Les carreleurs sont des professionnels du bâtiment, ils interviennent au niveau des travaux de revêtement des sols et des murs. Le marché est dynamique, aussi bien sur la construction neuve que sur la rénovation. Pour créer et ouvrir une entreprise de carrelage, il faut accomplir plusieurs démarches. L’accès à la profession et l’exercice de l’activité sont réglementés.
Ce guide vous explique tout ce qu’il faut savoir pour créer son entreprise afin de s’installer en tant que carreleur indépendant :
- Le secteur du carrelage et revêtement : présentation, chiffres, code APE
- Les qualifications nécessaires pour devenir carreleur indépendant
- Le business plan de création d’une entreprise de carrelage
- Les choix au niveau de la création de l’entreprise
- Les formalités pour créer une entreprise de carrelage
- Les règles pour qui encadre l’exercice de l’activité de carreleur
Le secteur du carrelage et revêtement : présentation, chiffres, code APE
Le carreleur est un professionnel dont l’activité consiste à effectuer des travaux de revêtement, sur les sols et les murs, dans le cadre de constructions neuves ou de travaux de rénovation. La nature de l’activité est :
- artisanale lorsque l’entreprise compte moins de 10 salariés,
- commerciale si elle compte plus de 10 salariés.
Le métier de carreleur est une activité réglementée, des qualifications ou des conditions d’expérience professionnelle sont nécessaires pour créer son entreprise dans ce secteur.
On compte actuellement environ plusieurs dizaines de milliers d’artisans carreleurs en France, pour un chiffre d’affaires total de 3,5 milliards d’euros. Le secteur est majoritairement composé d’entreprises de moins de 20 salariés. De nombreux professionnels exercent sous le statut de micro-entrepreneur. En moyenne, une entreprise de carrelage réalise environ 170 000 euros de chiffre d’affaires annuel.
Les informations sur le secteur sont consultables sur le site internet FFB Carrelage – mosaïque, chaque, polyuréthane projeté.
Le code APE qui doit être utilisé pour l’activité de carreleur est le suivant : 43.33Z Travaux de revêtement des sols et des murs.
Concernant la convention collective du secteur, il s’agit de la convention collective nationale des ouvriers employés par les entreprises du bâtiment visées par le décret du 1er mars 1962 (jusqu’à 10 salariés). Au-delà de 10 salariés, l’activité devient commerciale. Une autre convention collective s’applique.
La convention est consultable sur le site internet Legifrance.gouv.fr.
Nos autres guides des métiers du bâtiment :
Menuisier – Plombier – Couvreur – Électricien – Maçon – Peintre
Les qualifications nécessaires pour s’installer en tant que carreleur
L’ouverture d’une entreprise de carrelage ne peut réaliser que par des personnes qui détiennent une qualification professionnelle adéquate, ou qui justifient d’une expérience professionnelle suffisante. Voici les principales qualifications qui permettent de s’installer en tant que carreleur :
- Certificat d’aptitude professionnelle (CAP) carreleur-mosaïste,
- Brevet de technicien supérieur (BTS) bâtiment ou aménagement finition,
- Bac professionnel carreleur-mosaïste, aménagement du bâtiment, technicien du bâtiment,
- Brevet de maîtrise carreleur-mosaïste.
À défaut de détention d’un tel diplôme, les professionnels qui justifient d’une expérience professionnelle d’au moins 3 ans dans l’exercice de ce métier peuvent également ouvrir une entreprise de carrelage.
Enfin, il n’est désormais plus obligatoire de suivre un stage de préparation à l’installation avant d’ouvrir une entreprise artisanale. Toutefois, le stage peut être enrichissant pour les personnes qui ont très peu de connaissances en gestion d’entreprise.
Le business plan de création d’une entreprise de carrelage
Tout d’abord, le business plan doit expliquer le projet dans son ensemble : les participants, le marché, la zone de chalandise, la clientèle ciblée, les concurrents, l’offre proposée… Il s’agit surtout de réaliser une étude pour s’assurer qu’il y a un véritable marché à exploiter dans le secteur géographique ciblé. En présence de nombreux concurrents, il faut expliquer comment l’entreprise pourra s’introduire sur le marché et éventuellement se distinguer.
Ensuite, le business plan doit étudier la partie financière du projet de création d’entreprise. Le premier élément important correspond au chiffre d’affaires prévisionnel. Sans étude préalable, le chiffre d’affaires prévu sera très hypothétique, il y aura peu de visiblité. Les objectifs fixés doivent être cohérents au regard de la capacité de l’entreprise à réaliser des chantiers.
Au niveau des investissements, on retrouve généralement les dépenses suivantes :
- les véhicules professionnels pour se rendre sur les chantiers et transporter le matériel,
- l’outillage et le matériel professionnel,
- l’agencement et l’aménagement du local professionnel,
- l’enseigne et les marquages publicitaires sur les véhicules.
Pour limiter le montant global de l’investissement de départ, il est possible de recourir à du matériel d’occasion, et de s’orienter sur de la location de matériel. Dans ce cas, les dépenses ne constituent pas des investissements mais des charges.
Parmi les principaux postes de charges, on retrouve généralement :
- les achats de matériaux et de consommables (carrelage, colle…),
- le carburant et l’entretien des véhicules,
- le petit outillage : carrelette, disqueuse, malaxeur, nettoyeuse…
- le loyer du local,
- les fournitures de bureau et le matériel informatique (ordinateur, photocopieuse)
- les charges de personnel en présence de salariés,
- les frais de gestion : assurances professionnelles et assurances des véhicules, expert-comptable, frais bancaires…
- la communication : site internet, publicité…
- et les frais de déplacements.
Enfin, il ne faut pas oublier d’intégrer :
- les impôts et taxes : imposition des bénéfices, TVA, cotisation foncière des entreprises…
- et les cotisations sociales du dirigeant.
Les choix concernant la création de l’entreprise
Pour pouvoir immatriculer son entreprise, l’entrepreneur doit prendre une décision concernant ses choix de création d’entreprise, c’est-à-dire : choisir le statut juridique de son entreprise, le régime d’imposition des bénéfices, et le régime auquel il sera affilié pour sa protection sociale. Le statut juridique détermine quelles sont les options dans les autres domaines.
Pour vous aider au niveau des choix, vous pouvez utiliser notre outil d’aide au choix du statut juridique de l’entreprise et notre comparateur de régime de sécurité sociale. Ces outils sont disponibles sur notre application : L’application Le Coin des Entrepreneurs.
Les formalités pour créer une entreprise de carrelage
Pour créer une entreprise de carrelage / revêtement, il est nécessaire d’accomplir des démarches d’immatriculation pour qu’elle puisse bénéficier d’une existence légale. Ensuite, il est également obligatoire des contrats d’assurance. Suivant les cas, l’obtention du label RGE peut également être intéressant.
L’immatriculation de l’entreprise de carrelage
Les formalités d’immatriculation de l’entreprise dépendent de sa forme juridique. Pour vous informer à ce propos, nous vous invitons à consulter nos guides des formalités :
Immatriculer une société – Immatriculer une entreprise individuelle.
L’activité de carreleur étant un métier artisanal, il est nécessaire de demander l’inscription de l’entreprise à la chambre des métiers et de l’artisanat (CMA).
Les assurances professionnelles pour exercer l’activité
Avant l’ouverture de tout chantier, un carreleur indépendant doit justifier d’une assurance de responsabilité civile professionnelle. Cette assurance doit être souscrite avant l’ouverture du premier chantier.
Ensuite, dans le secteur du bâtiment, en cas d’intervention sur des chantiers de gros œuvres et de construction, une assurance responsabilité civile décennale est obligatoire.
L’obtention du label RGE (Reconnu Garant de l’Environnement)
Pour que les clients de l’entreprise puissent bénéficier des aides de l’État sur certains travaux, l’entreprise doit détenir le label RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Ce label s’obtient après le suivi d’une formation auprès d’un organisme agréé. Il se décline en plusieurs versions : RGE qualibat, RGE Eco artisan… Vous obtiendrez tous les renseignements à ce sujet ici : le label RGE (economie.gouv.fr).
Le label permet notamment aux clients de solliciter des aides comme le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) ou l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ).
La protection sociale de l’entrepreneur
Le carreleur indépendant doit être particulièrement vigilant au niveau de sa protection sociale. En cas de maladie ou d’accident de travail, son arrêt peut rapidement lui faire perdre du chiffre d’affaires. Pour les professionnels du bâtiment, il est souvent important de compléter la couverture avec des assurances complémentaires : santé, mutuelle, prévoyance.
Les règles qui encadrent l’exercice de l’activité de carreleur
Une fois que le carreleur a créé son entreprise, l’exercice de l’activité peut commencer. Pour cela, il va falloir se conformer à la réglementation qui encadre l’exercice de l’activité. Les métiers du bâtiment sont encadrés par la loi. Nous abordons ci-dessous plusieurs réglementations importantes qu’il est nécessaire de respecter.
Sécurité des travailleurs et habilitation électrique
L’employeur est tenu de mettre en œuvre les principes généraux de prévention sur les chantiers qui sont prévus par le Code du travail.
Ensuite, dans le cadre de la prévention de la santé des jeunes travailleurs, il est interdit de confier aux personnes de moins de 18 ans :
- des travaux de démolition comportant des risques d’effondrement et d’ensevelissement,
- ou des travaux les exposant à un niveau de vibration important ou à des températures extrêmes.
En pratique, les carreleurs interviennent rarement sur ce type de chantier.
Demander la carte BTP pour les salariés de l’entreprise
En présence de personnel, l’employeur doit demander une carte BTP pour chacun de ses salariés qui accomplit, dirige ou organise des travaux de bâtiment. Vous obtiendrez toutes les informations nécessaires à ce sujet ici : la carte BTP.
Délivrer une autorisation de conduite à chaque salarié qui utilise des engins de chantier
Une entreprise de bâtiment doit délivrer une autorisation de conduite à chaque salarié qui utilise des engins automoteurs ou des appareils de levage sur les chantiers (grue, engin de chantier, chariot élévateur…). Avant de délivrer cette autorisation, l’entreprise doit évaluer l’aptitude du salarié à conduire de tels engins en toute sécurité.
En pratique, les carreleurs ont rarement besoin de tels engins pour réaliser leurs chantiers.
Respecter les normes de sécurité et d’accessibilité (ERP)
Les établissements qui reçoivent du public sont tenus de respecter un certain nombre de normes de sécurité et d’accessibilité.
Ces normes sont consultables ici : Les ERP