Tout projet – de création ou de reprise d’entreprise – génère des besoins financiers. Leur montant dépend de l’ampleur du projet, de ses caractéristiques et des ambitions des fondateurs. Ils doivent être intégralement financés pour que l’entreprise ne connaissent pas de difficultés au démarrage. Cela dit, plusieurs sources de financement existent et il faut les combiner d’une certaine façon pour que le montage soit équilibré et déployé. Voici 5 conseils qui vous permettront de financer correctement votre projet de création d’entreprise :
- Informez-vous sur les différentes sources de financement
- Déterminez avec la plus grande précision possible vos besoins financiers
- Apportez suffisamment d’argent à votre entreprise
- Faîtes un business plan en bonne et due forme
- Préparez vos rendez-vous et faîtes vous accompagner si besoin
Renseignez-vous sur les différents moyens de financement professionnel
Il existe de nombreuses sources de financement. Elles sont, en général, regroupées au sein de deux grandes familles : les financements internes et les financements externes. Dans la première catégorie, on retrouve vos apports personnels ainsi que ceux de vos associés. Les éventuels apports d’investisseurs vont également intégrer les fonds de propres de votre entreprise. Par ailleurs, une fois l’activité lancée, les bénéfices non-distribués par votre entreprise seront capitalisés et pourront autofinancer vos investissements.
La deuxième catégorie comprend essentiellement l’endettement, au sens large du terme. Il s’agit du prêt bancaire professionnel (emprunt) et du micro-crédit professionnel. On y retrouve également la location et le crédit-bail qui permettront à votre entreprise de disposer d’un bien sans avoir à l’acheter et moyennant le paiement de loyers/redevances. Enfin, les aides et subventions, attribuées sous conditions par l’État, les collectivités territoriales ou certains organismes, peuvent venir renforcer la capacité financière de votre entreprise.
De nouveaux modes de financement, comme le financement participatif, sont venus compléter l’éventail des possibilités. Le crowdfunding se décline en différentes solutions : Lending crowdfunding (prêt participatif remboursable), Reward-based crowdfunding (dons sans contrepartie particulière) ou Equity-based crowdfunding (investissement contre remise d’actions). Pour plus d’informations à ce sujet, n’hésitez pas à consulter ce dossier, rédigé par nos équipes : les solutions de financement d’une création d’entreprise.
Évaluez au mieux votre besoin de financement et ne sous-estimez pas votre BFR
Avant de réfléchir à la façon dont vous allez financer votre projet de création d’entreprise, vous devez estimer précisément le besoin financier qu’il va générer. Ce dernier comprend non seulement les investissements en biens durables (en général, le matériel nécessaire à l’exploitation de l’activité professionnelle) mais également le besoin en fonds de roulement (qui résulte, quand à lui, du cycle d’exploitation et correspond au montant à financer pour gérer le décalage dans le temps entre les décaissements et les encaissements).
Les moyens apportés doivent s’adapter à la nature du besoin financé et notamment à son horizon (court, moyen ou long terme). Les investissements à long terme doivent, par exemple, être financés par des emprunts bancaires ou des apports au capital social. Des apports en compte courant peuvent, par exemple, financer l’achat des stocks initiaux (marchandises, matières, fournitures…). Un prêt relai, remboursable au bout de quelques mois, peut vous permettre de financer votre crédit de TVA sur investissements.
Vous devez savoir que la mauvaise estimation du besoin de financement est l’une des principales causes de disparition des entreprises créées. Sous-estimer le besoin de financement de son projet pour limiter son endettement a pour conséquence de démarrer l’activité avec des difficultés financières… Ensuite, pour vous assurer de financer correctement vos besoins, vous devez établir un plan de financement. Ce tableau met en opposition vos besoins et les ressources que vous comptez apporter. Nous abordons cette partie dans le quatrième conseil (voir ci-dessous).
Contribuez personnellement à votre projet et apportez assez d’argent
Les études démontrent que les investissements financiers du démarrage contribuent fortement à la réussite du projet. Par ailleurs, ils favorisent la pérennité de l’entreprise. Au plus les ressources sont importantes, au plus l’entreprise a de chance de survivre et de passer le « cap » fatidique des cinq ans. En général, les financements internes suffisent rarement à financer complètement un projet d’entreprise. Vous devrez probablement solliciter des organismes extérieurs pour boucler le financement de votre création d’entreprise.
Or, il faut que vous sachiez que votre projet ne sera susceptible de les intéresser que s’il présente – notamment – un certain équilibre financier. Cela suppose, bien évidemment, de financer correctement les besoins, mais aussi que vous mettiez personnellement la « main à la poche ». On estime généralement qu’un porteur de projet doit apporter, au minimum, entre 20 et 30% du besoin financier global généré par son projet. Vous devrez donc, le cas échéant, trouver des fonds propres pour atteindre ce montant minimal.
Vous pouvez puiser dans vos économies personnelles. Mais il existe également d’autres sources. Il y a, par exemple, le prêt d’honneur qui peut vous être attribué personnellement. Vous pouvez également demander de l’argent à votre entourage familial (love money) ou encore solder vos droits à l’assurance chômage en demandant le versement de l’aide à la création et à la reprise d’entreprise (ARCE). Enfin, la dernière solution consiste à demander un prêt à titre personnel. Cette stratégie présente toutefois certains risques et à généralement peu de chances d’aboutir.
Prenez le temps de faire un business plan ou, à minima, un prévisionnel financier
Le business plan fait souvent peur aux créateurs d’entreprises. Certains d’entre eux vont même jusqu’à le négliger. Et pourtant, il apporte beaucoup. Il représente un véritable fil conducteur pour votre projet. Ses utilités sont nombreuses/ Avant tout, il vous permet de vous assurer de la rentabilité de votre projet. Grâce à lui, vous saurez également mesurer les revenus que vous pourrez potentiellement tirer de votre entreprise. Vous vous assurerez ainsi que le « jeu en vaut la chandelle » et que vous vous en sortirez aussi personnellement gagnant.
Un business plan comprend deux parties : un volet économique (qui présente le projet) et un volet financier (qui chiffre le projet). Faire un business plan peut prendre du temps, mais les enseignements que vous allez en tirer vont être très bénéfiques. Sachez également que, selon la nature de votre projet, la partie financière peut amplement suffire. On parle alors de prévisionnel financier. Il se compose d’un ensemble de tableaux financiers : compte de résultat, bilan, tableau de trésorerie, plan de financement, etc.
Plusieurs solutions s’offrent à vous pour effectuer votre business plan ou votre prévisionnel financier. Vous pouvez le faire vous-même, en téléchargeant un modèle de business plan ou en vous inscrivant sur un logiciel en ligne de business plan, ou vous faire accompagner par un professionnel.
Préparez vos entretiens et faites vous accompagner si nécessaire
Pour réussir vos rendez-vous et décrocher vos financements, vous devrez convaincre vos interlocuteurs. Pour cela, vous devez préparer efficacement vos entretiens. Établissez une feuille de route, monter un diaporama Power Point et surtout entraînez vous à l’oral. Simulez des entretiens avec vos proches (famille, amis…). Le jour « J », portez une tenue adaptée, soyez poli et gardez le sourire !
Vous pouvez partir seul à la recherche de financement, mais vous pouvez aussi choisir de vous faire accompagner par un professionnel. L’appui d’un expert-comptable est généralement bénéfique en ce sens où sa supervision du dossier donnera de la crédibilité à votre présentation. L’intervention d’un consultant spécialisé peut aussi vous apporter beaucoup et combler un manque. Enfin, le recours à un courtier en financement professionnel permet généralement d’obtenir de meilleures conditions de financement.