La création d’entreprise est un parcours qui comprend de nombreuses étapes. Par abus de langage, on réduit parfois ce processus aux « formalités » de création (demande d’immatriculation notamment). En réalité, il n’en est rien. Créer une entreprise, c’est travailler sur l’idée de création, la transformer en projet, valider ce dernier puis réaliser les démarches de constitution. Alors concrètement, est-ce facile de créer une entreprise ? Voici des éléments de réponse…
La création d’entreprise est souvent réduite, à tort, aux formalités de création
Le processus de création d’une entreprise comprend, en réalité, deux phases. La première – et probablement la plus importante – consiste à préparer le projet de création. La seconde traduit le passage à l’acte : elle se matérialise par l’accomplissement de démarches administratives.
Créer une entreprise est une opération plus ou moins longue, généralement réduite à tort aux formalités d’immatriculation. Ce n’est pourtant pas le volet le plus complexe. L’affinage de l’idée et la validation du business model représentent, en effet, les étapes décisives du projet de création d’entreprise. Un projet d’entreprise ne peut voir le jour sans elles.
Voici le parcours type d’un créateur d’entreprise :
- Trouver une idée de création et l’affiner,
- Tester l’activité et valider le projet de création,
- Réaliser une étude de marché pour vérifier la pertinence du projet,
- Valider définitivement le business model et définir la stratégie,
- Choisir un statut juridique pour exercer l’activité,
- Construire la partie financière et rédiger la partie économique du business plan,
- S’informer sur les aides à la création/reprise d’entreprise,
- Rechercher des financements externes (prêts),
- Préparer le dossier de création de l’entreprise,
- Demander l’immatriculation de l’entreprise.
On remarque donc, très clairement, que les problématiques liées à l’immatriculation de l’entreprise ne concernent que les dernières étapes du parcours (9 et 10)…
La préparation du projet de création d’entreprise : l’étape clef à ne pas négliger
Préparer intelligemment une création d’entreprise, c’est réfléchir avant de passer à l’acte. L’objectif de cette phase est simple : s’assurer que l’idée est bonne et surtout qu’elle rencontrera un public. La demande doit exister et les consommateurs doivent être suffisamment nombreux pour permettre à l’entreprise de couvrir ses frais et de créer de la richesse.
Créer une entreprise sans avoir pris le temps de préparer le projet en amont est un comportement très dangereux, car il peut mener à l’échec. Cette étape ne doit pas être assimilée à une perte de temps, d’autant plus si le projet mobilise de gros moyens financiers. Elle permet, en effet, de vérifier sa viabilité et de mesurer la rentabilité qu’il va dégager.
Préparer et valider un projet de création d’entreprise, c’est notamment :
- Transformer une simple idée de création en véritable projet, s’assurer de l’existence d’une demande et adopter un modèle économique efficace ;
- Verrouiller la faisabilité du projet de création (détenir les autorisations nécessaires, s’assurer de l’éligibilité aux aides…) ;
- S’assurer de l’adéquation parfaite entre le profil du créateur et le projet de création (disponibilité, compétences, expériences, contraintes…) ;
- Vérifier la cohérence financière du projet de création (rémunération convenable pour l’entrepreneur, apports personnels suffisants…) ;
- Constituer une équipe complète, composée de membres aux profils complémentaires (associés, dirigeants, salariés…) ;
- Élaborer un prévisionnel financier complet pour chiffrer le besoin de financement du projet de création et mesurer la rentabilité attendue ;
- Bien anticiper le fonctionnement de la future entreprise (lieu d’exercice de l’activité, organisation, approvisionnement, communication…) ;
Les formalités de création d’entreprise : un processus de plus en plus simple
Pour donner officiellement naissance à l’entreprise, il faut demander son immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS), et parfois au répertoire des métiers (RM). Pour cela, il convient de constituer un dossier et de le déposer au centre de formalités des entreprises (CFE).
L’étendue et la complexité des formalités à accomplir pour immatriculer une entreprise dépendent du statut juridique qui a été choisi par le(s) créateur(s). Elles sont plus conséquentes pour les sociétés commerciales, comme les SASU/SAS, EURL/SARL, SA ou SNC par exemple.
Cela dit, le formalisme fait, depuis plusieurs années, l’objet d’aménagements et d’allégements. Par ailleurs, de nombreux outils en ligne permettent dorénavant d’accomplir les démarches de création en étant aidé – ou pas – à moindre coût. Les professionnels (experts-comptables ou avocats) peuvent également fournir un appui décisif.
Pour créer une entreprise individuelle ou une micro-entreprise, il faut simplement communiquer un justificatif d’identité (carte d’identité par exemple) ainsi qu’un justificatif d’occupation du local, et remplir une déclaration de début d’activité (formulaire P0).
Pour créer une société, il convient de rédiger des statuts, de trouver un établissement pour déposer le capital social, de publier une annonce légale et de déposer un dossier comprenant de nombreux justificatifs (concernant le dirigeant et le siège social notamment).
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