Les inconvénients majeurs du portage salarial

Le portage salarial présente certains inconvénients. Ces derniers peuvent, malheureusement, rendre le statut de salarié porté moins intéressant que celui de créateur d’entreprise. Tout d’abord, il faut savoir que toutes les activités ne peuvent être portées. Il existe des conditions tenant à la nature de l’activité et au montant des prestations facturées. Également, l’opération de portage génère un coût important pour le salarié. Au passage, elle ne l’affranchit pas de certaines tâches chronophages, comme la prospection par exemple. Enfin, le choix d’une entreprise de portage est souvent compliqué. Voici les 4 principaux inconvénients du portage salarial.

Toutes les activités ne sont pas éligibles au portage salarial

Le portage salarial ne concerne que certaines activités professionnelles. Il vise essentiellement les prestations intellectuelles libérales et non-réglementées. Beaucoup de consultants optent pour cette formule, afin de conserver leur statut de salariés, par exemple. Cela exclut, de facto, les activités commerciales, artisanales, industrielles et agricoles… Les activités de services à la personne sont également exclues par la Loi.

Également, les entreprises de portage n’acceptent généralement de « porter » des salariés que si le résultat de l’opération est financièrement intéressant pour elles. Il faut donc que les missions réalisées par les salariés aient une certaine valeur. En général, pour se faire porter, un salarié doit effectuer une mission qui rapporte au moins 1 000 euros bruts (avant déduction de la commission de l’entreprise de portage), 35 euros de l’heure ou 250 euros la journée.

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Le portage génère un coût non-négligeable pour le salarié porté

Le portage salarial coûte très cher au salarié porté, comparé à une situation dans laquelle il créerait son entreprise et facturerait ses prestations en tant qu’indépendant. En effet, ce dernier doit reverser à l’entreprise de portage une commission de 10 % en moyenne. Celle-ci rémunère notamment la gestion administrative effectuée par la société de portage (établissement des bulletins de paie, déclaration des charges sociales, facturation à l’entreprise cliente, etc.).

Au montant obtenu, il faut également retrancher les cotisations sociales salariales et patronales. Elles s’élèvent, pour le cas d’un salarié porté, à environ 75 % des honoraires facturés par l’entreprise de portage. Au final, un salarié porté ne gagne donc que 45 % des sommes facturées. S’il avait choisi le statut de travailleur non-salarié dans une entreprise individuelle ou une EURL par exemple, ce chiffre passerait à environ 55 %. Il ne bénéficierait toutefois pas de la même protection sociale.

La prospection commerciale reste à la charge du salarié porté

Un salarié porté n’est pas un salarié comme les autres. Contrairement à ces derniers, ce n’est pas son employeur (l’entreprise de portage) qui lui donne du travail. C’est bien lui qui doit trouver des missions. À défaut, il ne facture rien et n’est pas rémunéré par la société de portage. Il convient donc d’entretenir et de développer constamment son réseau professionnel et d’effectuer de la prospection commerciale.

Cette particularité, inhérente au statut de salarié porté, peut générer des coûts supplémentaires : droits d’inscription à des salons, foires ou expositions, notes de restaurant, frais de voyages et de déplacements, d’hébergement… Ces dépenses demeurent, par ailleurs, non-déductibles de quoi que ce soit ; alors qu’elles pourraient l’être en cas de création d’une entreprise distincte par le salarié porté.

Le choix de l’entreprise de portage salarial est parfois difficile

Enfin, la dernière difficulté que rencontre un salarié souhaitant se faire « porter » porte sur le choix de la société de portage. Malgré les conditions exigées pour exercer ce métier, il en existe de nombreuses. Et il est, en pratique, délicat de faire un choix. Le taux de commissionnement est, bien évidemment, un critère de choix, mais il ne doit pas être le seul.

Il faut également se renseigner sur l’état de santé de l’entreprise. Elle reste une entreprise comme les autres et peut, malheureusement, être défaillante. Ensuite, il convient d’analyser les services qu’elle propose en complément des tâches administratives de base : accès à des formations et à une assistance juridique, accompagnement aux réponses aux appels d’offres…

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Thibaut Clermont

Co-fondateur et rédacteur du site Le Coin des Entrepreneurs
Média online de référence sur la création, la reprise et la gestion d'entreprise
Expert en création d’entreprise



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