E-commerce : se lancer et créer son entreprise

Le e-commerce est actuellement en plein expansion et de nombreux entrepreneurs se lancent quotidiennement dans le commerce en ligne. Internet est un canal de distribution incontournable de produits et de services, et la tendance ne cesse de s’accentuer.

Le coin des entrepreneurs vous propose un guide pratique complet sur le lancement d’une activité e-commerce :

  1. Les points clés de l’activité e-commerce
  2. Conception et mise en ligne du site e-commerce
  3. Obligations à respecter en matière d’activité e-commerce
  4. Business plan d’une activité e-commerce
  5. Statut juridique de l’entreprise e-commerce
  6. Fiscalité et comptabilité de l’entreprise e-commerce

E-commerce

Se lancer dans le e-commerce : les points importants

Pour augmenter ses chances de réussite sur un projet e-commerce, il y a plusieurs facteurs clés à considérer :

  • L’aspect du site, son ergonomie et ses fonctionnalités. C’est un paramètre essentiel au niveau du taux de conversion : le site doit inspirer confiance et être fonctionnel.
  • Les partenaires et sous-traitants sont très importants, notamment l’agence en charge de la conception et de la maintenance du site, et les entreprises qui assurent la livraison de vos produits.
  • La connaissance du marché et de la clientèle que vous voulez cibler. Une offre fonctionne quand elle répond aux attentes des clients. la connaissance du marché et des clients est donc un prérequis indispensable.
  • Les caractéristiques de votre offre de produits ou de services en ligne et vos différences par rapport à la concurrence.
  • Le plan d’action prévu en matière de visibilité et de communication. Si vous ne parvenez pas à attirer du trafic ciblé, la boutique en ligne ne génère aucune vente, donc aucun chiffre d’affaires.
  • La logistique, la chaîne doit être opérationnelle dès le lancement du site, du bon de commande à la livraison. Une phase de test est préférable pour s’assurer de son bon fonctionnement.
  • La gestion des stocks doit être performante. Les approvisionnements doivent être cohérents avec les rythmes d’écoulement de chaque produit et les pics saisonniers d’activité. Une rupture de stock fait perdre du chiffre d’affaires et un surplus de stock est néfaste par l’entreprise.
  • Le service après-vente doit être de qualité. Si ce n’est pas le cas, votre réputation sera vite écornée et l’activité en pâtira.

En parallèle, les chances de succès sont également plus importantes lorsque le projet regroupe plusieurs entrepreneurs aux spécialités différentes (développement web, marketing, community manager, référencement…). Le cas échéant, il faut savoir s’entourer de prestataires compétents.

Créer son entreprise - Nos outils pour vous accompagner
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La conception et la mise en ligne du site e-commerce

Les travaux essentiels à l’ouverture d’un site e-commerce sont la rédaction de son cahier des charges, sa conception, sa mise en ligne et le développement de son trafic.

Rédiger le cahier des charges du projet

Avant de se soucier de la conception du site, il est nécessaire de rédiger le cahier des charges de la boutique en ligne. Un site e-commerce doit inspirer confiance, être ordonné et avoir un back-office performant (site facilement actualisable, création de pages, modification d’articles, ajout de produits au catalogue…).

Voici une liste non exhaustive d’éléments importants devant figurer dans le cahier des charges :

  • La présentation d’ensemble du projet : entreprise, objectifs du site, secteur d’activité, cible de clientèle, périmètre géographique du site internet, langage, informations quantitatives (flux de visiteurs attendu, nombre de pages, chiffre d’affaires prévisionnel…) ;
  • Les caractéristiques de l’hébergement et le nom de domaine ;
  • L’arborescence du site internet (page d’accueil, pages produits, pages liées au compte utilisateur…) ;
  • La maquette des pages : présentation et emplacement des blocs composant chaque page ou catégorie de page, contenu à y faire figurer ;
  • La charte graphique du site internet : éléments visuels du site internet (logo, images et tout autre élément graphique), tendances au niveau des couleurs ;
  • La gestion des comptes utilisateurs : inscription, paramètres du compte, suivi de commande, sauvegarde des commandes en cours, modification et suppression des informations… ;
  • La gestion du catalogue de produits : ajout et retrait d’articles, prix, modifications de prix, caractéristiques des produits, gestion des offres promotionnelles, regroupement par catégorie, suggestion d’autres produits par rapport à l’article sélectionné… ;
  • La gestion du processus de commande : description des étapes, information du client, processus de validation de la commande, acceptation des CGV, documents remis au client (devis, bons de commande, facture), notifications envoyées aux clients à chaque étape ;
  • Le service support : support téléphonique ou par mail, tchat en direct, contenu orienté utilisateur (foire aux questions, conditions d’utilisation, guides de l’utilisateur…) ;
  • La gestion des paiements : modes de paiement acceptés, gestion du paiement en ligne et sécurisation des données… ;
  • La gestion des livraisons : modes de livraisons, coûts de livraison, délais, suivi de l’avancement fourni au client… ;
  • Le service après-vente : retours de produits, remboursement, rétractation, gestion des litiges… ;
  • Les fonctionnalités importantes : notifications des commandes non validées, système de parrainage, offres promotionnelles… ;
  • Le Back-office : gestion des comptes clients, gestion commerciale (commandes, facturation…), interface avec la comptabilité, suivi de l’audience et du comportement des utilisateurs ;
  • En cas de recours à un ou plusieurs prestataires : répartition des tâches, exigences requises, planning, budget, besoins en terme de maintenance ou pour tout autre prestation.

Ce document est indispensable avant de passer à la conception du site, le prestataire chargé de son développement le demandera.

Trouver un bon prestataire pour concevoir le site e-commerce

Le porteur de projet se charge rarement de la conception de la boutique en ligne, un prestataire est souvent sollicité. Le développement d’un site e-commerce requiert des compétences particulières, tant au niveau :

  • de la technique (catalogue en ligne, gestion du panier client, gestion des comptes clients, paiements en ligne…),
  • de la partie graphique (logo, design, éléments graphiques…),
  • et des aspects juridiques (mentions obligatoires, protection des données, conditions générales de vente et d’utilisation…).

Il est donc nécessaire de sous-traiter tout ou partie de l’élaboration de la boutique en ligne à une agence web. Le choix du prestataire est très important car la qualité du site en dépend. Egalement, il faut s’assurer que le prestataire puisse ensuite vous proposer un contrat de maintenance en vous garantissant une bonne réactivité en cas de problème.

Plusieurs CMS e-commerce existent, comme Prestashop, Magento ou Shopify par exemple. Cela permet de concevoir un site internet en disposant d’une structure et de plusieurs fonctionnalités. Nous évoquons ce sujet en détail ici : Choisir un CMS e-commerce.

Donner de la visibilité à la boutique en ligne et attirer du trafic ciblé

Avoir un bon site ne suffit pas, le défi majeur pour la réussite d’une activité e-commerce réside dans la capacité à obtenir de la visibilité et du trafic ciblé.

Ce travail est considérable, tant les sources possibles de visibilité sont nombreuses (publicité, réseaux sociaux, référencement naturel…), et il doit être mené en permanence si on veut développer et pérenniser son activité. Si possible, il est conseillé de démarrer le travail de visibilité avant le lancement officiel du site.

La stratégie marketing est un élément important pour un projet e-commerce, vous ne pouvez pas compter sur l’emplacement et la clientèle de passage comme c’est le cas habituellement pour les commerces physiques.

Pour obtenir des conseils d’expert sur le lancement d’une activité e-commerce, nous vous invitons à lire cette publication : 6 conseils pour se lancer dans le e-commerce.

Les obligations prévues pour les sites e-commerce

Tout d’abord, l’entreprise doit respecter les règles générales prévues pour n’importe quel site internet : mentions légales obligatoires, information en cas d’utilisation de cookies et déclaration d’un fichier à la Cnil.

Ensuite, il faut se conformer à la législation qui encadre le commerce électronique, avec notamment :

  • la réglementation prévue pour la vente à distance, qui est d’ordre public, lorsque l’entreprise s’adresse à des particuliers (Code de la consommation),
  • et la réglementation spécifique prévue pour le commerce électronique (Loi du 21 juin 2004).

Nous abordons cette problématique en détail dans cette fiche technique : les obligations liées aux activités e-commerce (mentions légales, cookies, CGV…).

Le business plan d’une activité e-commerce

Comme nous l’avons signalé, plusieurs points sont très importants dans le volet économique du projet, notamment : la présentation de l’outil de travail (boutique en ligne), sa conception et la stratégie marketing.

Pour s’assurer des chances de réussite commerciale du projet, l’étude de marché est essentielle. Enfin, les compétences et l’expérience de l’équipe qui conduit le projet doivent être adéquats pour réussir dans le e-commerce.

Au niveau de la partie financière du business plan, voici plusieurs éléments importants au niveau des investissements, du chiffre d’affaires et des charges à budgétiser. En complément, nous vous conseillons de lire ce guide : business plan d’un projet e-commerce.

Les investissements liés au site internet

L’investissement principal d’un projet de ce type est le coût de la conception de votre boutique en ligne. L’importance du coût à budgétiser dépend de votre projet de site, de ce que vous comptez déléguer et du niveau de qualité souhaité.

Pour intégrer l’investissement à prévoir dans votre business plan, il convient de demander des devis aux agences web qui vous intéressent. La communication du cahier des charges est nécessaire à l’établissement du devis.

En fonction de votre stratégie marketing, les coûts de communication et de publicité prévus pour le lancement de la boutique en ligne pourront être très importants. Toutefois, en comptabilité, ces dépenses ne constituent pas des investissements mais des charges.

Enfin, il se peut que votre projet nécessite des investissements informatiques (ordinateurs, serveurs, réseau informatique, sécurité…).

Le chiffre d’affaires prévisionnel

Le chiffre d’affaires regroupe l’ensemble des ventes prévues de l’entreprise (ventes de biens ou ventes de prestations de services) sur la durée d’établissement du prévisionnel.

L’estimation du chiffre d’affaires prévisionnel est extrêmement complexe pour une activité e-commerce. Il s’agit d’un circuit de distribution en plein développement, permettant la mise en place d’innombrables stratégies différentes, et avec une concurrence intense. De plus, le web étant en perpétuelle évolution.

Il est donc assez aléatoire de se projeter sur plusieurs années et de se baser sur les chiffres des concurrents.

Les charges à prévoir

Tout d’abord, il est nécessaire d’évaluer et de budgétiser correctement les achats prévisionnels des produits et autres biens commercialisés sur le site e-commerce. Les achats prévisionnels sont évalués en fonction des ventes prévisionnelles, du stock envisagé et du taux de marge commerciale prévu. Des négociations tarifaires avec les futurs fournisseurs permettent de justifier les achats prévus et le taux de marge.

A l’occasion du démarrage de l’activité, des achats importants sont souvent nécessaires afin de constituer le stock de départ.

Ensuite, voici plusieurs postes de dépenses spécifiques à l’activité e-commerce :

  • les frais de transport lorsque la partie livraison est sous-traitée à des professionnels,
  • les frais de retour de produits si l’entreprise les supportent,
  • les frais de réservation du nom de domaine,
  • la location du local pour exercer l’activité et stocker les produits vendus,
  • la publicité, dont le montant peut être très important. Ce point doit être apprécié par rapport à vos objectifs et votre stratégie marketing,
  • les coûts d’hébergement du site internet,
  • les dépenses de graphisme et de design,
  • le contrat de maintenance avec l’agence web,
  • les dépenses de référencement,
  • les locations de matériel informatique,
  • les abonnements à internet,
  • les abonnements aux logiciels de gestion (gestion commerciale, comptabilité…)
  • les honoraires d’avocat liés à la mise en place du cadre juridique du site (notamment les mentions légales, les conditions générales de vente, les conditions générales d’utilisation),
  • le coût d’installation du module de paiement en ligne,
  • les commissions bancaires liées aux paiements à distance par carte bleue,
  • les coûts liés aux services sous-traités, comme la plateforme téléphonique par exemple.

Ensuite, il ne faut pas oublier de budgétiser les dépenses courantes :

  • les fournitures administratives,
  • l’assurance RC pro et les assurances spécifiques aux activités e-commerce,
  • les honoraires de l’expert-comptable,
  • les abonnements téléphoniques,
  • les frais de déplacement,
  • les frais postaux.

Le financement du projet

En général, un projet de type e-commerce implique de mobiliser des ressources financières pour permettre de financer :

  • la conception du site internet,
  • les coûts de publicité et de communication de la phase de lancement,
  • l’achat du stock de départ,
  • et, le cas échéant, l’aménagement du local d’activité.

Le plan de financement du projet doit être équilibré : les ressources mobilisées doivent couvrir les besoins nécessaires au démarrage de l’activité.

Quel statut juridique choisir pour une activité e-commerce ?

Le régime micro : intéressant pour tester mais rapidement limité

Lorsque vous n’avez aucune certitude sur le potentiel de votre futur business, il peut être intéressant de tester votre projet en micro-entreprise. Ce régime vous permet de vous lancer très rapidement et simplement mais, en contrepartie, vous ne pourrez pas déduire vos charges ni récupérer la TVA sur vos achats.

Le régime micro ou le statut auto-entrepreneur ont un intérêt limité pour les entrepreneurs dans le e-commerce. S’agissant d’une activité de négoce (achat puis revente avec ou sans transformation), ils sont pénalisés par l’impossibilité de déduire leurs achats avec application de la fiscalité et des cotisations sociales.

Les statuts juridiques possibles pour lancer son activité e-commerce

Le choix du statut juridique est une réflexion qui doit être menée de concert avec beaucoup d’autres problématiques, notamment financières, fiscales et sociales.

Les options sont nombreuses pour l’entrepreneur : entreprise individuelle, EIRL, EURL, SASU, SARL, SAS, SA, SNC… Le choix n’est donc pas évident et il est préférable d’évoquer le sujet avec un professionnel de la création d’entreprise.

Voici quelques exemples de problématiques à prendre en compte lors du choix de votre statut juridique :

  • S’agit-il d’un projet que vous menez seul ou prévoyez-vous de vous associer avec d’autres personnes ?
  • Avez-vous besoin de limiter votre responsabilité ?
  • Prévoyez-vous de faire entrer, tout de suite ou ultérieurement, des investisseurs dans le projet ?
  • Quel système de gouvernance recherchez-vous pour la future entreprise ?
  • Quelles sont les options fiscales choisies en matière d’imposition ?
  • Souhaitez-vous dépendre du régime des travailleurs indépendants ou du régime général de la Sécurité sociale ?

Pour aller plus loin, nous vous proposons deux dossiers sur le choix de votre statut juridique :

Gestion comptable et fiscale des activités e-commerce

Les activités e-commerce créées en France présentent peu de spécificités en matière de comptabilité et de fiscalité. Les obligations comptables et fiscales à respecter dépendent du statut juridique choisi et du régime d’imposition des bénéfices.

Ensuite, les e-commerçants doivent proposer un processus de commande conforme à la réglementation. Celle-ci impose les trois étapes suivantes :

  1.  visualisation du détail et du prix,
  2. correction des erreurs éventuelles,
  3. confirmation de la commande.

Au niveau de la TVA, les entreprises e-commerce fonctionnent avec une TVA à déclarer d’après les débits : l’exigibilité de la TVA correspond à la facturation (date de la facture), peu importe si la facture est réglée ou pas.

Ensuite, au niveau de la taxation à la TVA des ventes de produits réalisées, voici le principe applicable (sauf si l’entreprise est en franchise de TVA) :

  • les ventes aux clients français sont facturées avec la TVA,
  • les ventes aux clients particuliers installés hors de France sont facturées avec la TVA,
  • les ventes aux clients professionnels installés hors de France (ventes à l’export et ventes intracommunautaires) sont facturées sans TVA. Des mentions spécifiques devront figurer sur les factures (voir ici : les mentions sur les factures).

Il s’agit d’une activité dans le viseur de l’administration, compte tenu de l’ampleur des fraudes fiscales dans le e-commerce.

Pierre Facon

Co-fondateur - Le Coin des Entrepreneurs
Média online de référence sur la création, la reprise et la gestion d'entreprise
Application digitale pour accompagner les entrepreneurs dans leurs projets
Expert en création d’entreprise

Créer son entreprise


2 commentaires sur “E-commerce : se lancer et créer son entreprise”

  1. ESSAOUDI WASSIM dit :

    Bonjour Madame, Monsieur,
    Je travaille sur un projet de création d’entreprise, notamment la création d’abord d’une boutique en ligne et de la vente à distance.
    Pouvais-vous me dire quel est le statut juridique qui me permettre de prendre le minimum de risque, sachant que je souhaite me lancer petit à petit avant d’ouvrir une boutique physique ?
    Je souhaite également savoir si je peux aménager mon garage afin d’y déposer mes stocks, sans considérer ma maison ou mon garage comme local professionnel ou « siège social ».
    Je vous remercie beaucoup
    Cordialement
    Wassim ESSAOUDI

    • Pierre Facon dit :

      Bonjour,
      Pour minimiser vos risques, vous pouvez vous orienter vers une EIRL ou une société à responsabilité limitée de type EURL ou SASU.
      Concernant l’emplacement utilisé pour le stock, il doit en principe être déclaré.

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